Connaissez-vous Murphy ? Mais oui, ce génie qui a formulé la LEM (Loi des Em…..bêtements Maximum). Vous avez certainement déjà entendu parler de lui. Alors voilà : Murphy s’était inscrit à notre randonnée sur le Rhône à notre insu. Laissez-moi vous raconter sa participation :
Rendez-vous pour tous les participants à la randonnée à 7h au club pour le chargement des bateaux. Première surprise : pas d’accès aux outils. Donc : pas de clé de 10 pour démonter les portants des yolettes à charger. Heureusement votre serviteur a toujours une clé de 10 au fond de son armoire dans le vestiaire. Puis une deuxième clé trouvée au fond d’une portière du bus complète notre équipement.
La deuxième surprise ne se fait pas attendre longtemps : la batterie du bus est à plat, puisque la dernière personne à l’avoir utilisé a apparemment oublié d’éteindre les phares…. Donc, petit pontage à l’improviste pour redémarrer le bus.
Une fois les yolettes chargées sur la remorque, nous nous installons sur la terrasse du club pour un café-croissant avant le départ. Je compte les personnes présentes : voilà que nous ne sommes que 9 rameurs : le numéro 10 a complètement occulté son inscription à la randonnée et accepté entretemps un remplacement professionnel. C’est comme ça que notre chauffeur et accompagnateur Hubert est gradé barreur de yolette…
Pendant tout ce temps je garde un œil via le NET sur l’évolution du débit du Rhône. Selon les informations de la SNG le débit du Rhône doit se situer sous le seuil des 450 m3/s pour être praticable en aviron. Toujours selon la même source le débit du Rhône est – en principe – régulé sous ce seuil durant les journées du week-end. D’ailleurs à partir de jeudi le débit était quotidiennement tombé sous le seuil des 250m3/s à partir de 6h du matin. Mais – la loi de Murphy oblige – non pas ce dimanche, journée de notre randonnée ! Après moult coups de téléphone entre divers services de la ville de Genève, les SI de Genève nous confirme : aujourd’hui la consigne est de baisser le niveau du lac, donc : les vannes de régulation restent ouvertes, et par conséquent le débit du Rhône restera au-delà de 550 m3/s.
Entretemps nous sommes arrivés au bord du Rhône : eh oui, le débit est bel et bien plutôt élevé et le courant assez impressionnant ! Petit briefing entre randonneurs : que faire ? Finalement nous décidons d’envoyer une équipe cobaye pour tester si la remontée contre le courant et l’accostage au ponton sont faisables. Résultat positif ! A 10h30 nous partons explorer à deux yolettes les méandres du Rhône entre le pont Butin et le barrage de Verbois. Contre le courant nous ne sommes pas trop rapides, mais alors avec le courant nous nous envolons le long des rives du Rhône qui sont étonnamment sauvages. Il fait beau et chaud, très chaud. Petite pause et changement du barreur vers le barrage de Verbois, puis nous attaquons la remontée de la rivière contre le courant.
Le kilomètre le plus difficile est le dernier lors de l’approche du ponton : le courant est tellement fort que nous avons l’impression de ramer sur place. A 13h30 nous sommes finalement tous de retour à la base de la SNG. Après le démontage et le chargement des yolettes nous partons – mais non pas sans difficulté : le terrain est raid et l’herbe humide : le bus ne réussit pas à remonter la pente : alors tout le monde dehors et on pousse ! En passant on ramasse avec la pointe d’un des bateaux un petit poteau qui – insidieusement – s’est placé juste là.
La prochaine étape- repas et baignade pour les adeptes aux Bains de Pâquis se déroule sans heurts (Murphy a dû faire sa sieste à ce moment là).
Mais dès notre retour à Morges il est de nouveau de la partie. Sous la pluie battante d’un orage d’été le bus avec remorque se retrouve complètement coincé entre des voitures dans la zone 30km/h à l’approche du club. Après quelques palabres diplomatiques les conducteurs des voitures sont plus ou moins d’accord de reculer pour nous laisser passer – sauf un. C’est que le conducteur – un homme d’un certain âge – se trouve dans l’incapacité de conduire en marche arrière. Votre serviteur doit finalement le guider en marche arrière pour faire dégager notre bus…
Mais ne croyez pas que c’était la dernière participation de Murphy : non, non. Il est resté avec nous jusqu’ au bout : après avoir déchargé, nettoyé et rangé les bateaux il fallait encore pousser le bus dans sa place de parking car la batterie était définitivement morte.
En voyant le lac à Morges avec des couleurs spectaculaires de fin d’orage et dans un état parfaitement ramable, Laurence – c’était sa première randonnée aujourd’hui – m’achève avec cette réflexion : « en fait, pourquoi on a déplacé les bateaux pour ramer ? »
31 mai 2012, Britta